Je ne sais pas vous, mais moi quand j’étais petite, mes parents aimaient bien me conter les mystérieuses légendes qui entourent les lieux mythiques du Pays basque. Parmi ces histoires, 3 d’entre elles ont particulièrement retenu mon attention…
Love Story à la Chambre d’amour d’Anglet
Ce n’est pas le fruit du hasard si cette mystérieuse grotte a donné – à elle seule – son nom à tout un quartier d’Anglet. Autour d’elle plane une légende ô combien romantique… La légende de la Chambre d’Amour mettant en scène des Romeo et Juliette basques.
Depuis le début du 19ème siècle, il se chuchote qu’un jeune homme pauvre et orphelin – Laorens – et Saubade la fille d’un riche cultivateur, s’aimaient passionnément. Leur amour interdit (par leurs parents) alla trouver refuge dans cette grotte, face à l’immensité et la puissance des vagues toutes proches. Régulièrement, ils se voyaient en cachette au fond de cet abri de pierre en se faisant le serment de s’aimer pour toujours.
Mais un jour, l’orage gronda, et la mer poussée par les bourrasques du large s’engouffra dans la grotte. Le niveau d’eau monta plus rapidement que d’habitude et emporta les amants. Depuis ce jour, elle prit le nom de Chambre d’Amour… Tristement romantique, vous ne trouvez pas ?
Formules magiques et malédictions à la Villa Belza de Biarritz
A chaque fois que je me balade de la Grande Plage de Biarritz à la Côte des Basques je ressens une émotion particulière en passant devant la Villa Belza. D’abord, je jalouse ses habitants qui doivent avoir une sacrée jolie vue en ouvrant leurs volets le matin ! Puis je me ressaisis et me remémore toutes les légendes que j’ai entendues à son sujet depuis la cour d’école. Et je me mets à frissonner. Pour que, vous aussi vous compreniez, je vais vous raconter la légende – très certainement édulcorée – qui plane autour de ce mystérieux édifice.
Tout débuta en 1825 lorsque la ville de Biarritz décida de se séparer de ce petit bout de champ – poétiquement appelé champ du rossignol – si curieusement implanté… De nombreux propriétaires se succédèrent sans jamais rien oser y construire jusqu’en 1882. Jusqu’à cette date les Biarrots pêchaient et flânaient à leur guise le long de ce chemin pittoresque. Puis le nouveau propriétaire – Ange Dufresnay – y fit construire une maison remarquable dotée d’un donjon moyenâgeux et d’une tourelle en poivrière.
Dès lors, sa situation insolite sur les rochers, sa proximité avec le trou le pont du diable, son nom – Belza signifie noir en basque – et son aspect plutôt intrigant alimentèrent les plus folles légendes : les plus courantes racontent que des sorcières ou des revenants peuplaient les lieux.
Mais cela n’empêcha pas la demeure d’être tour à tour : le décor de nombreuses scènes de film, un restaurant russe aux galas somptueux, un cabaret, une auberge campagnarde, une copropriété brûlée deux fois puis rénovée, ouverte à tous vents puis squattée… jusqu’à ce qu’un marchand de biens parisien rachète les lots, et rénove la maison proche de la ruine. Aujourd’hui la Villa Belza – toujours aussi mythique – est une belle copropriété, à l’histoire riche… et intrigante !
Si les pierres pouvaient parler… au Domaine Laustania à Ispoure
Crédits photo : Musée Basque et de l’Histoire de Bayonne
Connaissez-vous les Laminak, lutins issus de la mythologie basque ? Il paraitrait qu’ils sont à l’origine de nombreuses constructions au Pays basque. Et de bien d’autres faits mystérieux…Parmi eux, se trouve le Domaine de Laustania. Cette maison forte aux murs épais existe toujours mais abritait, à l’époque, un mystère inexpliqué… Pourquoi lui manquait-il une pierre ? Pour aérer l’espace ? Pour permettre à ses habitants de guetter leurs assaillants ? Rien de tout ça, l’explication est à chercher du côté des Laminak… Dont je vais vous raconter l’histoire.
Il y a bien longtemps, le seigneur de Laustania trouvant son château trop modeste, demanda aux Laminak de lui en construire un nouveau. Les Laminak acceptèrent et lui promirent de le lui livrer avant le premier chant de coq après minuit du jour suivant. Mais à une seule condition ! En échange de la construction du château, le seigneur devait leur donner ce qu’il avait de plus précieux : son âme. Il en fit la promesse et les travaux commencèrent.
Ils taillèrent rapidement de belles pierres rouges et se les passaient à une vitesse fulgurante. Du haut de l’escalier le seigneur de Laustania guettait les Laminak, en tenant fermement un mystérieux paquet gris. Au moment d’empoigner la dernière pierre, le seigneur de Laustania mis le feu devant le poulailler, et le coq, effrayé, croyant que le soleil l’avait devancé, se mit à chanter. Mais il restait encore une pierre à poser du côté des Laminak…
Le dernier Laminak, tenant la dernière pierre, poussa un hurlement aigu et du fond de la rivière jeta la dernière pierre qu’il tenait dans ses mains. Mais elle resta coincée à tout jamais au fin fond de l’eau : les Laminak la retiennent encore aujourd’hui avec leurs griffes. Et depuis lors, il manque une pierre au château de Laustania !
Voilà les 3 légendes du Pays basque qui m’inspirent le plus, mais il y en a bien davantage qui dorment dans les châteaux, les campagnes, les montagnes et les profondeurs des océans du Pays basque. D’ailleurs, quelle est celle qui vous intrigue le plus ?