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Isabelle
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Isabelle, guide conférencière VAH. Bayonnaise, attachée à sa ville, sa région, sa culture. Curieuse de patrimoine, histoire, art, culture … Le patrimoine est sa passion, le transmettre est son métier !

Aristides de SOUSA MENDES, un Juste parmi les Nations

Mai 1940, les troupes allemandes franchissent les frontières hollandaises, belges, luxembourgeoises puis françaises, c’est la débâcle. Sept à huit millions de civils fuient vers le Sud espérant échapper à l’avancée allemande et quitter l’Europe. Aristides de Sousa Mendes, consul du Portugal à Bordeaux et Bayonne les aidera.

Des familles entières, des femmes, des enfants, des hommes rejoignent Bordeaux, 400 000 au moins, pour eux une seule solution rejoindre le Portugal, seul pays d’Europe continentale depuis lequel on peut encore s’embarquer pour traverser l’Atlantique. Le 17 juin, l’annonce de la demande d’armistice du gouvernement français à l’Allemagne intensifie le mouvement jusqu’à la signature de l’armistice le 22 juin.

Ainsi du 17 au 22 juin 1940, des milliers de personnes se pressent devant les consulats de Bordeaux et de Bayonne. Aristides de Sousa Mendes, alors consul général du Portugal à Bordeaux, avec la responsabilité de Toulouse et de Bayonne doit faire face à un dilemme : obéir aux ordres du président du conseil, Salazar, transmis dans une circulaire raciste et inconstitutionnelle ou désobéir en écoutant sa conscience.

Avec le soutien de son épouse Angelina et de leurs nombreux enfants, il choisit désobéir au mépris de sa carrière. Aidé de proches et d’employés, il a délivré gratuitement des milliers de visas, sans distinction d’origine, de religion ou de nationalité. Dépassé par la situation, son vice-consul à Bayonne, l’appelle à l’aide. Du 20 au 22 juin, Aristides de Sousa Mendes s’installe dans son consulat à Bayonne au 3ème étage d’un immeuble situé au n°8 de la rue du Pilori, il poursuit son action de sauvetage. Les réfugiés sont nombreux dans la rue, environ 5 000, sans doute près de 20 000 à travers la ville. Du 22 au 25 juin, Aristides de Sousa Mendes rejoint Hendaye pour tenter de sauver d’autres vies, jusqu’à ce que le gouvernement portugais décrète l’invalidité de sa signature.

Blog Photo 2 rue du Pilori625

Le 25 juin 1940, lorsque l’ambassadeur du Portugal à Madrid vient le démettre de ses fonctions au nom de Salazar, Aristides de Sousa Mendes lui répond: « Ne faut-il pas être fou pour être un homme juste ?».

De retour au Portugal en juillet 1940, après un procès disciplinaire il est rayé de la carrière diplomatique. On estime à  30 000 personnes, dont 10 000 juifs, le nombre de personnes sauvées grâce à l’initiative d’Aristides de Sousa Mendes.

La mobilisation de ses proches a permis sa réhabilitation et la reconnaissance de son action, en 1966, Aristides de Sousa Mendes est déclaré Juste parmi les Nations. Le Comité national français Sousa Mendes a initié de nombreux hommages à sa mémoire à Bordeaux, Bayonne, Hendaye…

A Bayonne, une plaque en marbre indique l’emplacement du consulat du Portugal et commémore l’action du consul. A deux pas de là, une toute nouvelle voie : la rue Aristides de Sousa Mendes vient d’être baptisée du nom de cet ambassadeur de la Paix.

Blog Photo 3 Sousa Mendes plaque Montage

Consulter le programme du Patrimoine Raconté – Aristide de SOUSA MENDES :
BAYONNE, PATRIMOINE RACONTE, 16, 17, 18, 19 avril 2015, ARISTIDES DE SOUSA MENDES, http://www.bayonne.fr/actualites

Pour aller plus loin :
Comité National français en l’hommage à Aristide de Sousa Mendes : http://www.sousamendes.org