Décidément, ces journalistes – chroniqueurs historiques de Bayonne – nous épatent ! Après la découverte d’un entretien avec le Maréchal Vauban, on a découvert un « scoop » du Moyen Age ! Un bayonnais qui a eu le privilège d’obtenir une interview avec la grande dame Aliénor, Reine de France – Reine d’Angleterre et surtout, Duchesse d’Aquitaine ! Un article où le bayonnais a parfois rajouté ses petites pensés entre parenthèse…
(Attention ! La dame a du caractère…!!).
« Votre Majesté, je suis tellement honoré par votre présence, votre grandeur et votre noble gentillesse et de m’avoir accordé un peu de votre temps précieux, pour nous raconter votre parcours glorieux et les conséquences pour notre ville… »
« Oui, oui, pressons, Monsieur le chroniqueur ! »
« Bon, bref, vous avez laissé tomber votre premier mari, le Roi de France, pour vous remarier avec le Roi d’Angleterre … ? »
« MAIS NON, MONSIEUR! CA NE S’EST PAS DU TOUT PASSÉ COMME CA !! »
(Hou-là, attentions aux gaffes !). « Mille excuses votre Majesté mais c’est l’image… »
« ….qui est complètement fausse ! Je me suis remariée avec un comte français qui a hérité de la couronne d’Angleterre ! »
« Euh…. ? »
« Seigneur, donnez-moi la force ! Ecoutez-moi bien, chroniqueur et notez bien, sinon vous risquez de vous trouver aux oubliettes de votre Château Vieux ! »
« Je suis toute ouïe, votre Majesté » (J’ai bien intérêt) !
« Il faut comprendre que notre Royaume de France n’est pas encore « uni »… »
« Avec le système féodal, nous avons les grands seigneurs, la famille des Capétiens, qui sont rois de France à Paris mais qui gouvernent directement, uniquement la région autour de la capitale. »
« Ah, « Le Domaine Royal » ! »
« Exact. Le reste du royaume est divisé entre les grandes familles, les ducs et les comtes. Ils devraient rendre hommage pour leurs terres envers le Roi à Paris (parfois on oublie), sinon, ils sont assez autonomes – ils gèrent leurs propres affaires. Sachez que l’Aquitaine occupe un quart du royaume, qui est très prospère. »
Ma mère et mon frère sont morts de maladies donc mon père, le Duc d’Aquitaine, m’a accordé la pouvoir après lui, seulement si je me mariais avec le jeune roi à Paris, Louis VII. Hélas donc, à l’âge de quinze ans, j’étais obligée de quitter Poitiers pour me rendre à Paris…
« Et, je m’excuse mais, vous n’étiez pas très heureuse à l’époque…je vous cite, « Louis aurais dû devenir un moine plutôt qu’un roi ! » »,
« Effectivement, il m’a déçue, mais lui non plus n’était pas content car je lui ai donné deux filles et pas de garçon ! Alors le Pape a finalement annulé le mariage au bout de 15 ans…je suis retournée chez moi en Aquitaine, toujours duchesse et, c’est vrai, j’ai trouvé un nouveau mari….assez rapidement. »
« Deux mois plus tard … ! »
« Certes ! Mais il s’agissait d’un noble que…je connaissais depuis un moment, Henry l’Angevin ou « Plantagenêt », le jeune comte d’Anjou. » (très jeune, il avait 19 ans et elle 30 ans ….).
« Mon mari est devenu le nouveau Duc d’Aquitaine, naturellement. »
« Et qui, deux ans plus tard, en 1154, est devenu aussi, Roi d’Angleterre ! »
« VOILA ! Sa mère était la petite-fille de « Guillaume Le Conquérant », Duc de Normandie, qui a envahi Le Royaume d’Angleterre en 1066 ! Donc mon deuxième mari a hérité de la couronne d’Angleterre – il était de la famille, et moi je suis devenue, du coup, Reine d’Angleterre !! » (Bien joué, la Duchesse !).
« Tout se déroule autour des grandes familles, Monsieur le chroniqueur. Vous appartenez à un royaume en fonction de la famille qui est au pouvoir sur ce territoire. Et tout dépend des mariages entres familles où des descendances et parfois, des guerres. C’est un véritable jeu des trônes … » (Mmmm……. « Jeux des Trônes » ….pas mal ça, pour le titre d’un feuilleton historique, éventuellement…).
« Donc, votre Majesté, avec tous ces cumuls de mandats, l’empire des Plantagenêts s’étendait maintenant des Pyrénées au pays des Vascons jusqu’en Ecosse ! Dix fois plus que le Roi de France !! »
« Qui n’était pas de tout content – il a dû regretter de m’avoir laissée partir ! C’est une situation qui aggravait les tensions entre les Plantagenêts et les Capétiens et qui était aux origines des conflits ! »
« Ca peut durer 100 ans, ce genre d’histoire… »
« Parfaitement, mais votre ville joue un rôle important car on dépend beaucoup de vos chantiers navals et de vos marins, parce-que vous avez une grande réputation pour la qualité de vos navires. (encore les meilleurs… !). »
« Et comme vous avez maintenant des rapports privilégiés avec les ports d’Angleterre, vous avez connu une certaine prospérité ! »
« Tout pour le mieux votre Majesté ! Mais, dites-moi, d’où vient ce nom « Plantagenêt » ? »
« Ah, des vieilles histoires de surnoms…il paraît que le père d’Henri, partait à la chasse ou à la bataille avec un bout de plante, le genêt, fixé dans son casque pour s’identifier – c’est du latin, « Planta Genesta » ! »
« OH, ELLE EST BONNE ! Une grande famille de seigneurs qui prend son nom d’une plante !! heureusement il ne mettait pas de la rhubarbe dans son casque, eh votre majesté ?!?!, Euh…votre Majesté ??? »
(On comprend qu’Aliénor a dû partir, furieuse – reste à savoir si notre chroniqueur va pouvoir la convaincre de continuer l’entretien une autre fois ou si’ il va effectivement se trouver aux « oubliettes » !).
Vous souhaitez en savoir plus sur l’histoire de Bayonne ?
Découvrez les visites guidées de l’Office de tourisme : www.bayonne-tourisme.com